Cet été, j’ai regardé The Great Hack sur Netflix. Et c’était génial, donc je vous le recommande. Cependant lisez la suite de cet article car ce n’est pas l’objet de mon post ;)

Si vous n’avez pas vu ce document SPOILER ALERT !

The Great Hack - Le document qui dénonce …

Ce documentaire à charge dénonce l’usage qui a été fait de nos données sur le web grâce à leur collecte et leur analyse. Il faut dire que vu le temps qu’on y passe on en laisse pas mal ici et là.

Cambridge Analytica, l’entreprise héroïne de ce documentaire, aurait “volé” la plupart de ces données sur Facebook. Le verbe est au conditionnel car Cambridge Analytica soutient qu’ils les ont obtenues légalement (ce qui est différent de moral bien sûr).

A partir de celles-ci, des stratégies de communications démagogiques ont été mises en place toujours par Cambridge Analytica dans le cadre de :

• différents événements internationaux comme des élections dans de petits pays pas très démocratique

• l’élection de Donald Trump

• le vote pour le OUI lors du Brexit

Cambridge Analytica était une compagnie britannique, depuis elle a fermé.

Je ne vous spoile pas plus !

The Great Hack, est-ce si grave ?

J’ai lu pas mal d’articles à la suite du visionnage de The Great Hack et pour eux c’est un grand OUI.

Alors Cambridge Analytica et sa technologie, ainsi que Facebook et tous les réseaux sociaux et Google et touti quanti s’en prennent plein la tronche. Nos navigateurs web, nos app de téléphone, tout est une source pour collecter des datas. Mais je n’imagine pas que ce soit une nouvelle incroyable pour quiconque…

Par contre ce qui m’étonne, c’est que, en gros “c’est la faute à la technologie”.

Et là je m’insurge… Mais comment peut-on écrire, dire cela ?

La techno, elle est bien inventée par des hommes et mis en œuvre par des hommes pour des hommes ?Je n’arrive pas à comprendre le point de vue naïf du narrateur du documentaire, qui lui aussi soutient cet argument “c’est la faute de la techno”.

Alors oui c’est mal ! OK c’est mal ce qu’ils ont fait avec ! Mais de tout temps les nouvelles technologies développées ont eu des avancées positives et négatives pour les humains. Ce n’est ni la première ni la dernière fois.

Aujourd’hui nous sommes fliqués, nous sommes catégorisés par rapport à toute notre vie numérique. Mais ce n’est pas une fatalité. L’intimité numérique est une notion qui commence à apparaître.

Les vrais coupables dans l’histoire, ce ne sont ni Cambridge Analytica ni Facebook, ni Google. Ce ne sont même pas leurs créateurs, ce sont ceux qui demandent d’utiliser ces technologies pour influencer des décisions démocratiques. Et eux, on les laisse bien tranquilles. Personne ne leur demande rien. Pas de commissions parlementaires, pas de documentaires, pas d’articles de fond, rien… !!!

La réalité c’est que la techno utilisée est une techno de ciblage pour pousser de l’information. Ça me rappelle des outils marketings : ciblage et targeting. Ces derniers sont poussés et efficaces, et surtout utilisés par des personnes peu scrupuleuses. Et le problème est bien là : la finalité de ces outils. Il ne s’agit plus de promouvoir une boisson au cola, un dentifrice ou bien une lessive.

Nous pouvons bien demander la fermeture de tous les Cambride Analytica. Nous pouvons bien demander une législation de type “protection de nos données” la réalité c’est que nous devons apprendre à vivre avec ces nouvelles technologies, apprendre à avoir une intimité numérique. Comprendre que ce que nous publions sont des bouts de nous, apprendre à avoir du discernement sur ce que nous faisons sur le web et ses conséquences.

La technologie de Cambride Analytica est le rêve de tout marketeur : comment identifier des consommateurs indécis et leur envoyer les bons messages au bon moment pour leur faire consommer les produits de la marque. Non ?

Il se trouve que la les produits en question c’était de la politique… Et c’est là où le bât blesse. Mais c’est un autre sujet la manipulation des masses par les politiques ;)